Après son introduction en Bourse (IPO) l'année dernière, Facebook est devenu sensible aux moindres menaces qui pèsent sur son activité. Il n'est donc pas étonnant que la récente menace de boycott des annonceurs, tels que Marks and Spencer et BSkyB en raison du mauvais placement de leurs publicités sur les pages Facebook, ait secoué le réseau social d'un milliards de membres.
En vérité, Facebook utilise un algorithme sophistiqué pour déterminer les pages et les groupes où un annonceur peut obtenir une plus grande optimisation de l'investissement. En explorant les données des pages d'utilisateurs sur plusieurs dimensions, l'algorithme estime la probabilité que leurs fans ont de cliquer sur une publicité. Cependant, il semble que cet algorithme ne prenne pas en compte à quel point les pages et groupes Facebook peuvent être offensifs vis-à-vis de l'audience de ces annonceurs. Même une association indirecte à des pages qui semblent glorifier la violence, la misogynie ou la haine raciale peut créer un énorme impact négatif sur l'image de la marque en question et il faut admettre que ce genre de contenus est assez répandu sur Facebook. Naturellement, nombreux sont les annonceurs qui sont alors méfiants.
Face aux critiques et suite à la suspension de quelques annonceurs, Facebook a réagi rapidement en introduisant la validation manuelle des pages qui seront éligibles pour afficher des publicités et en limitant "l'affichage de publicités sur des pages et des groupes avec des contenus à caractère non violent, non graphique ou non sexuelle (contenu ne violant pas les normes de la communauté de Facebook)". Petit à petit, sera introduit un processus d'examen algorithmique, qui viendra remplacer les examens manuels qu'il propose aujourd'hui.
Cependant, il est difficile de savoir comment Facebook va réaliser cette tâche complexe. De nombreuses pages et groupes peuvent être offensifs, même quand ils ne contiennent pas de contenus violents, graphiques ou à caractère sexuel. D'autre part, les pages et groupes avec un tel contenu ne peuvent pas tous être identifiés aussi facilement. Facebook a répondu efficacement à la crise émergente mais vraisemblablement ils auront du mal à vraiment prendre le taureau par les cornes. Cette situation est d'une telle complexité: peut-on vraiment surveiller des millions de pages et de groupes de manière efficace?