Dans de nombreux pays, la consommation de viande par habitant est en diminution constante depuis plusieurs décennies. Les consommateurs et notamment les jeunes se tournent de plus en plus souvent vers des protéines d’origine végétale en délaissant petit à petit les “habitudes traditionnelles” d’alimentation. Ces pratiques émergentes constituent-elles une menace pour les opérateurs traditionnels ? Quels sont les challenges auxquels ils doivent faire face ?
Le mangeur moderne pense ses choix alimentaires en matière de ration journalière, de protéines plutôt que directement en matière de produits alimentaires ou de plats comme autrefois. Il s’agit d’un glissement sémantique imputable au passage de l’alimentation vers la nutrition entamé depuis plusieurs années. Autrement dit, la viande n’est plus le seul moyen de se procurer des protéines.
Quels sont et seront demain les autres moyens d’assurer son apport quotidien en protéines ? Il est vrai que les mangeurs ont à leur disposition depuis longtemps l’accès à des protéines végétales sous la forme de légumes secs, telles que les lentilles, les pois chiches ou les haricots secs. Mais aujourd’hui, ils se voient proposer des steaks ou des sautés végétaux qu’ils sont de plus en plus nombreux à trouver à leur convenance car il ne faut que quelques minutes pour les préparer et la cuisson est sans odeur. Si ces substituts ne sont pas du goût des carnivores historiques, ils sont appréciés des jeunes ! Les consommateurs de demain.
Ces nouveaux burgers végétaux sont de redoutables menaces pour les opérateurs traditionnels. L’équation économique est en leur faveur. Il faut 30 kilogrammes d’alimentation végétale pour faire un kilogramme de viande.
Il est évident que le consommateur sera l’arbitre de cet affrontement entre la viande produite dans un animal et les substituts végétaux de viande, un affrontement qui ne fait que commencer, mais qui est particulièrement menaçant pour les opérateurs historiques.