Un nombre croissant de personnes éduquées décident de changer de pays pour faire avancer leur carrière. Cette tendance est une bonne nouvelle pour les entreprises internationales qui tiennent à acquérir un avantage concurrentiel en ajoutant leur compréhension du monde à leur de talent d'organisation. Mais comment les RHs peuvent-ils s’assurer qu'ils tireront le meilleur parti de ces précieux employés ?
La plupart des recherches pertinentes en ressources humaines a eu tendance à se concentrer sur les expatriés, qui quittent leur pays à l'initiative de l’organisme. Par conséquent, Jean -Luc Cerdin, professeur de gestion à l’ESSEC, a décidé d’étudier de plus près l'employé auto- expatrié et mal compris dans son article «La réussite des immigrants qualifiés : Quelle motivation pour migrer et s’intégrer ", publié dans Journal of International Business Studies.
"Avec les co-auteurs Manel Abdeljalil Diné et Chris Brewster, nous utilisons la recherche qualitative de ces immigrants qualifiés en France pour faire valoir que leur succès dépend en grande partie de leur motivation à s’intégrer dans leur pays d'accueil, qui est largement expliquée par leur motivation à migrer », explique le professeur Cerdin ." A partir de ces données, nous avons distingué quatre types de migrants qualifiés différents, et nous suggérons cette segmentation détermine le succès de l'immigrant au sein et à l'extérieur de l’organisme. "
Le migrant idéal
Ces immigrants qualifiés n’ont aucune raison particulière de quitter leur pays d'origine, mais sont très attirés par leur pays d'accueil. Pour eux, vivre et travailler à l'étranger est un rêve, donc ils ont tendance à afficher une plus forte volonté d'intégration, d'apprendre la langue et de comprendre la culture. Cependant, parce qu'ils attendent beaucoup de leur pays d'accueil, ils sont extrêmement vulnérables aux mauvaises surprises.
Les migrants heureux
Les migrants heureux se sentent poussés hors de leur pays d'origine, tout en se sentant attirés simultanément par leur pays d'accueil. Ils perçoivent le risque de la migration comme valable, et montrent également une forte volonté d'intégration dans leur pays d'accueil. Ils attendent beaucoup de leur pays d'accueil ; par conséquent, des surprises positives augmentent légèrement leur motivation.
Les migrants d’opportunité
Quand l'occasion de se déplacer et travailler à l'étranger se présente à lui, le migrant d’opportunité la saisit. Bien qu'il n'y ait pas de facteurs importants les incitant à partir, et qu’il y ait quelques risques, ils estiment que cela en vaut la peine. Comme le migrant heureux, il manifeste une assez grande volonté d'intégration, mais des surprises positives augmentent grandement leur désir d'intégration.
Le migrant désespéré
Pour les migrants désespérés, il n’était pas entièrement de leur ressort de quitter leur pays d'origine, car pour eux les avantages de la migration sont limités. Et parce qu'ils se sentent poussés à quitter leur pays, ils ont généralement peu de motivation à s’intégrer. Ils attendent très peu de leur pays d'accueil, si bien que les surprises positives peuvent avoir un fort impact sur ce désir d’intégration.
Grâce à la compréhension de ces milieux particuliers, les organismes devraient être mieux équipés pour mettre en œuvre des politiques de soutien sur mesure, y compris de l’encadrement, de la formation et des conseils en cas de besoin. En effet, les immigrants qualifiés qui se sentent soutenus par leur entreprise sont plus susceptibles d'être motivés à s’intégrer, et donc ont de chances de réussir dans leur pays et au sein de l’entreprise. La gestion des talents efficace dans un organisme international implique de tirer le meilleur parti des talents venus du monde entier.