"L'Uberisation" et la montée de l'économie de service

"L'Uberisation" et la montée de l'économie de service

Avec l’uberisation, n’importe qui peut devenir producteur de services. En effet, tout le monde peut louer sa voiture, mettre à disposition une chambre de son appartement, ou encore être contributeur d’un article sur Wikipédia. Comment cette "uberization" va-t-elle faire évoluer nos mentalités ? Réponses avec le Professeur Xavier Pavie :  

L’Uberisation, expliquée en 3 minutes

Nous entendons tous beaucoup parler de l’uberisation, qui est en fait un terme franco-français, en effet l’uberisation n’est pas un mot anglais, c’est l’invention d’un publicitaire qui voulait qualifier à ce moment-là, le fait que nous allons plus vers une économie de services plutôt qu’une économie dite ou bien de production ou en tout cas de possession. Cela veut dire que nous avons en permanence des évolutions sociologiques en même temps que des évolutions dites de business models. Quelles sont ces évolutions sociologiques ?

Une évolution des mentalités

Prenons un étudiant de 20-25 ans il y a une vingtaine d’année, dans les années 1980/1990. Cet étudiant pouvait vouloir acheter une voiture pour aller à Deauville le week-end ou bien aller en vacances ou encore pour se promener. Si l’on transpose cette situation à nos jours, cet étudiant n’achèterait pas une voiture mais serait plutôt dans l’usage de cette-dernière. On appelle ça en anglais la « servicisation », c’est-à-dire que nous avons des produits qui sont désormais au service du service.

Une transformation des business models

C’est la même chose finalement pour une chambre d’hôtel possédée par un groupe immobilier. Ce dernier a-t-il finalement besoin de la posséder ou a-t-il besoin de la mettre à disposition ? Cette mise à disposition-là a été, par exemple, le fait d’Airbnb qui avait pour objectif non pas de posséder des murs ou des chambres mais de les mettre à disposition. Enfin on peut également évoquer, encore une fois, la mobilité avec la voiture électrique qui aujourd’hui est louée ou qui fait l’objet de contrats non de vente mais d’usage.

Cette dimension-là autour de la « servicisation » c’est ce qu’on appelle l’uberisation qui permet à n’importe qui d’être producteur de services. Aujourd’hui tout le monde peut être loueur de voitures, peut mettre à disposition une chambre de son appartement, ou encore être lecteur comme contributeur d’un article sur Wikipédia. Tout le monde peut aussi passer par le biais de plateformes internet sur lesquelles on peut, entre autres, regarder, télécharger ou charger une vidéo. La « servicisation » et l’économie des services c’est l’arrêt des possessions et l’arrêt des usages. Le produit est désormais au service du service. 

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