COVID-19 et l'économie mondiale

COVID-19 et l'économie mondiale

La pandémie COVID-19 fait basculer le monde entier, à ce jour on dénombre plus de 290 000 personnes infectées et 12 000 décès [1]. En comparaison, l'épidémie de SRAS de 2003 avait infecté 8 096 individus et fait 774 morts [2]. Pour lutter contre l’épidémie, les gouvernements  confinent les gens chez eux,ordonnent l'arrêt total des activités sociales,la fermeture des écoles, des universités et demandent l’arrêt de toutes sortes d'activités de loisirs. Tout ceci a à son tour un effet néfaste sur l'activité économique. Les marchés financiers sont devenus craintifs et les bourses se sont effondrées. Par exemple, le S&P 500, qui se négociait à un niveau de 3250 au début de 2020, a clôturé à 2398 le 18 mars, soit un effondrement sans précédent de 26 %. La question qui se pose à tous est celle de l'impact probable de la pandémie sur l'économie mondiale et les entreprises.

La crise économique la plus récente à laquelle le monde a été confronté est la crise financière de 2007 et 2008. Comme son nom l'indique, la crise financière a commencé dans le secteur financier avec l'effondrement des institutions financières. La faiblesse du secteur  s'est rapidement étendue au reste de l'économie en raison du resserrement de l'offre de crédit, ce qui a entraîné une récession. En revanche, dans le cadre de la crise actuelle, l'activité économique réelle dans le monde entier s'est arrêtée, ce qui provoque l'effondrement des marchés financiers. Contrairement à la crise financière de 2007, où l'activité économique réelle se poursuivait et où les gens avaient encore des emplois et de l'argent à dépenser, la situation actuelle est sans précédent et l'activité économique est fortement réduite. Les gens étant confinés et incapables de dépenser de l'argent pour acheter des biens et des services, les entreprises ont réagi en arrêtant la production. Sans production, les gens s'inquiètent pour la sécurité de leur emploi et ne sont pas disposés à consommer, perpétuant ainsi un cercle vicieux. Pour reprendre un adage en économie, les dépenses d'une personne sont le revenu d'une autre. Cette relation entre les dépenses et les revenus, la consommation et la production, est au cœur du fonctionnement d'une économie. 

La pandémie et le blocage qui s'en est suivi ont directement touché certaines industries plus que d'autres, en particulier le secteur du divertissement, des voyages, de l'hôtellerie et de la restauration. Les petites entreprises et les magasins ont été particulièrement touchés. Il en résultera une forte baisse de l'activité au cours du premier semestre de cette année. De nombreux ménages et entreprises risquent également d'être bientôt à court d'argent. Compte tenu de la faiblesse des taux d'intérêt ces dernières années, les entreprises se sont trop endettées. Un récent rapport de l'OCDE indique qu'à la fin du mois de décembre 2019, l'encours mondial des obligations des sociétés non financières a atteint un niveau record de 13,5 milliards de dollars, soit le double en termes réels par rapport à décembre 2008. En outre, le rapport note que comparativement aux cycles de crédit précédents, le stock actuel d'obligations de sociétés présente une qualité de crédit globale inférieure, des échéances plus longues, une protection inférieure des engagements - les droits des détenteurs d'obligations tels que les restrictions sur les futurs emprunts ou les paiements de dividendes - et des exigences de remboursement plus élevées. En cas de récession, les emprunteurs de moindre qualité qui se sont surendettés seront incapables d'assurer le service de la dette ou de la renouveler, ce qui aggraverait la récession.

Pour éviter la crise, les banques centrales et les gouvernements du monde entier ont réagi. La plupart des banques centrales ont annoncé des réductions de leurs taux d'intérêt, le taux auquel elles prêtent aux autres institutions bancaires. Elles ont également annoncé d'autres mesures pour injecter des liquidités dans le système, comme le rachat d'actifs. Ces mesures permettent de s'assurer que le système financier continue de bien fonctionner et ne manque pas de liquidités. Toutefois, ces mesures ne sont pas disponibles pour les ménages et les entreprises. Les gouvernements du monde entier ont annoncé diverses mesures pour aider les entreprises. Le président français, Emmanuel Macron, a récemment annoncé des mesures d'une valeur de 300 milliards d'euros pour garantir les prêts des entreprises et fournir un allègement des impôts, des dépenses et des charges sociales pour les trois prochains mois. La dernière pièce du puzzle consiste à aider les ménages à la fois à compenser la perte de revenus et à les inciter à consommer. Ces mesures n'ont pas encore été finalisées, mais elles devraient prendre la forme d'un "hélicoptère monétaire", qui consiste littéralement à envoyer un chèque à chaque ménage. Aux États-Unis, le président Trump propose d'envoyer un chèque de 1 200 dollars à chaque ménage américain, pour un coût total compris entre 500 et 1 000 milliards de dollars. Compte tenu de la situation sans précédent à laquelle le monde est confronté, l'efficacité de ces mesures est encore sujette à caution.

Lorsque nous discutons de l'impact de la pandémie sur l'économie, nous avons tous tendance à ignorer un effet important à long terme. La pandémie a obligé les gouvernements à fermer des écoles et des universités, ce qui freine l'éducation des enfants et donc le développement du capital humain. Étant donné l'importance du capital humain pour les économies modernes, cela peut représenter une perte grave pour les générations futures. En fin de compte, la première priorité des gouvernements confrontés à une crise de cette ampleur devrait être de veiller à ce que leurs citoyens soient en bonne santé et d'aider à la reprise rapide d'une vie normale, en particulier pour les enfants. Nous devons tous appliquer les mesures demandées par les responsables de la santé pour endiguer l’épidémie afin d'y parvenir le plus rapidement possible. Prenez soin de vous. 

Réferences

  1. “Novel coronavirus (COVID-19) situation”. World Health Organization. https://experience.arcgis.com/experience/685d0ace521648f8a5beeeee1b9125cd. Date d’accès : le 23 mars 2020.

  2. Summary of probable SARS cases with onset of illness from 1 November 2002 to 31 July 2003”. World Health Organization. https://www.who.int/csr/sars/country/table2004_04_21/en/. Retrieved on March 19th, 2020. 

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