Alors que les rapports développement durable deviennent de plus en plus courants, il est toujours périlleux de savoir dans quelle mesure le reporting est nécessaire pour les indicateurs de performance non-financiers, tels que la responsabilité sociétale des entreprises ainsi que les performances sociales et environnementales. En effet, avec le système de publication volontaire, les entreprises peuvent choisir de publier –ou non- des informations et des données liées à leurs performances environnementales et sociétales, comme bon leur semble.
Quel rôle les gouvernements devraient-ils jouer dans ce croisement majeur entre les organisations et la société ? Notre étude sur la Corée du Sud suggère qu’augmenter l’implication du gouvernement serait une étape dans la bonne direction.
La Corée du Sud est l’une des puissances économiques les plus puissantes au monde, le gouvernement sud-coréen ayant historiquement privilégié le développement économique plus que tous les autres domaines. Sachant ceci, l’on pourrait s’attendre que la publication des données environnementales de l’entreprise soit en phase avec les autres pays développés, comme les États-Unis où le reporting est relativement peu développé. Pas tout à fait.
Depuis 1999 déjà, le ministère coréen de l’environnement met à jour chaque année des instructions générales formelles pour les publications volontaires. Ces instructions délivrent des recommandations spécifiques pour les rapports environnementaux d’entreprise.
Quant à l’étendue des publications sur l’environnement dans les rapports sans lien entre eux, d’un échantillon de 34 entreprises sud-coréennes, nous avons trouvé que le pourcentage d’entreprises écrivant des rapports est bien plus élevé par comparaison avec les pourcentages affichés par les entreprises américaines (exclusivement) étudiées récemment. Ces résultats sont cohérents avec l’hypothèse de Ho et Taylor (2007) que de bons conseils dispensés par la gouvernement peuvent inciter les entreprises à faire plus de rapports environnementaux.
Malheureusement, la quantité des publications ne va pas forcément de pair avec la qualité, ou avec des publications plus transparentes ou sérieuses. En revanche, en nous basant sur nos découvertes, nous soutenons que des demandes pour que le gouvernement s’implique plus pour les rapports de durabilité des entreprises. Les gouvernements seraient en mesure de jouer un rôle pour réguler, contrôler et, surtout, mettre en application ces pratiques de reporting. Nous espérons que, aidée et soutenue par d’autres parties prenantes importantes, cette implication croissante du gouvernement conduise en fin de compte à une amélioration de la qualité des rapports de durabilité des entreprises –et au développement durable en tant que tel.