Comment les banques réagissent-elles lorsqu’elles sont confrontées à une soudaine augmentation des demandes de capitaux ? La réponse est presque instinctive : « elles réduisent les prêts ». Mais ce n’est qu’un aspect du problème. Elles accordent aussi des crédits avec garantie plutôt que sans garantie. Mais l’augmentation de ces niveaux de garantie a des conséquences sur les petits emprunteurs, qui manquent de garantie pour s’engager.Toutefois, les relations bancaires ont leur importance. C’est l’opinion émise dans un article récemment publié par Artashes Karapetyan, Hans Degryse (KU Leuven et CERP) et Studipto Karkamar (Banque du Portugal et UECE). Dans leurs recherches, il devient clair que les emprunteurs qui entretiennent des relations sur le long terme avec les banques accèdent plus facilement aux emprunts, et cela sans doute grâce à des informations discrètes que les banques récoltent tout au long de leur relation.
Les problèmes liés à l’asymétrie d’information
De nombreux écrits en économie et en finance reconnaissent depuis longtemps l’importance des problèmes liés à l’asymétrie d’information. Le prêt aux petites entreprises, une source essentielle de croissance économique, est particulièrement vulnérable aux gros problèmes d’information. Cependant, il est important de souligner que le financement de petites entreprises reste un facteur clé de reprise économique après une crise. Et les banques ont de nombreux outils technologiques à leur disposition pour réduire les problèmes d’asymétrie qui prédominent dans les marchés du crédit.
Pourquoi introduire des prêts avec garantie ?
En octobre 2011, l’Autorité bancaire européenne (ABE) a mené une révision de son capital. Cet exercice s’est concentré sur les besoins en capitaux et en financement dans le secteur bancaire en UE, dans le contexte d’une dette souveraine soulevant de plus en plus d’inquiétudes. Il a été conçu pour aider les banques à continuer leur activité de prêt. Par conséquent, on a demandé aux banques de renforcer les positions de leurs capitaux en construisant un capital « tampon » temporaire contre les expositions à la dette souveraine, afin de refléter les prix actuels du marché. En outre, on a demandé aux banques d’établir ces « tampons » de telle sorte que le ratio de capital Core Tier1 atteigne 9%. De plus, la construction de ces derniers était prévue pour la fin juin 2012. Leur construction permettrait aux banques d’affronter un certain nombre de chocs tout en maintenant un niveau de capital adéquat. L’augmentation des demandes de capital imposée à certains des plus grands groupes bancaires européens a favorisé la mise en place du prêt avec garantie.
Pourquoi des garanties ? En moyenne, les prêts avec garantie ont une pondération de risque inférieure, c’est-à-dire que les prêts sécurisés par des garanties ont moins besoin de capital réglementaire que les expositions insécurisées. Cela veut dire que cela coûte moins cher à la banque d’augmenter ses prêts avec garantie par rapport à des prêts sélectionnés, où elle doit faire des efforts pour vérifier la qualité des projets financés.
Comment surmonter le problème lié à l’asymétrie d’information : choisir entre la garantie et la sélection
Afin de surmonter l’asymétrie d’information, les banques ont le choix. Elles peuvent soit choisir la garantie ou la sélection. D’un côté, récolter l’information au sujet du type de projet concerné coûte cher. De l’autre, la garantie est aussi chère pour les banques et les emprunteurs. Quelle voie choisir et comment ces choix peuvent-ils affecter l’économie réelle ?
Voici leurs résultats :
- En temps normal, l’accès des emprunteurs au prêt tend à être non sécurisé, si la relation qui s’ensuit est probablement de long-terme ;
- Les demandes des emprunteurs en termes de garantie décroissent au fil de la relation ;
- Les banques peuvent éviter les garanties coûteuses et se tourner vers des prêts non sécurisés (sélection) au début d’une relation banque-entreprise quand c’est une relation à fort potentiel ;
- Les banques contraintes par les exigences de l’ABE sont plus à même, de 6 à 10%, de demander des garanties contrairement à leurs homologues qui ne sont pas affectés par ces exigences.
Dans ce cas, pourquoi est-ce important ? Considérons les principales conséquences et comment ce comportement des banques pourrait affecter l’économie réelle. Les résultats obtenus ont des conséquences directes sur l’accès au financement des petites et moyennes entreprises en période de crise, et de telles entreprises représentent 99% du marché dans l’Union Européenne. Parce que financer une petite entreprise est risqué, la plupart des créditeurs choisissent de demander une garantie. Mais disposer d’une garantie reste un défi important, surtout au début de la vie des entreprises. Par conséquent, les responsables politiques doivent vérifier que de telles entreprises ne sont pas contraintes par le crédit et peuvent poursuivre leur croissance. Si les banques favorisent les prêts sur garantie, les PME ont plus de probabilité d’être affectées, puisque ces entreprises n’ont pas assez de garantie pour s’engager, contrairement aux grosses entreprises. Il devient important, si ce n’est vital, de garantir l’accès au crédit car le financement des petites entreprises est un facteur clé de reprise économique après une crise, comme nous l’avons déjà souligné.
En octobre 2011, l’Autorité bancaire européenne (ABE) a mené une révision de son capital. Cet exercice s’est concentré sur les besoins en capitaux et en financement dans le secteur bancaire en UE, dans le contexte d’une dette souveraine soulevant de plus en plus d’inquiétudes. Il a été conçu pour aider les banques à continuer leur activité de prêt. Par conséquent, on a demandé aux banques de renforcer les positions de leurs capitaux en construisant un capital « tampon » temporaire contre les expositions à la dette souveraine, afin de refléter les prix actuels du marché. En outre, on a demandé aux banques d’établir ces « tampons » de telle sorte que le ratio de capital Core Tier1 atteigne 9%. De plus, la construction de ces derniers était prévue pour la fin juin 2012. Leur construction permettrait aux banques d’affronter un certain nombre de chocs tout en maintenant un niveau de capital adéquat. L’augmentation des demandes de capital imposée à certains des plus grands groupes bancaires européens a favorisé la mise en place du prêt avec garantie.